Je vous propose sur cette page quelques articles que nos amis canins m'inspirent au gré de mes contacts avec eux. Problèmes de comportement, conseils d'éducation, décryptage de tous les faits et gestes de nos chers toutous... J'essaie de varier les plaisirs, et je n'attends que vous pour me donner des idées d'articles futurs.
L'apprentissage de la propreté, une affaire de patience
S'il y a une étape dans l'éducation d'un chiot qui fait souvent « galérer » les maîtres, c'est bien l'apprentissage de la propreté. Pourtant, avec un peu de patience, vous verrez qu'apprendre à un chiot à faire ses besoins à l'endroit souhaité n'est pas aussi difficile qu'il y paraît.
Pour commencer, sachez que ce qu'on appelle « l'apprentissage de la propreté », soit apprendre au chiot à se soulager à l'extérieur de la maison, n'est qu'une extension d'un enseignement qui a commencé bien avant que vous n'adoptiez votre petite boule de poils. Alors que les chiots ne sont âgés que de quelques heures, la mère ingère leurs excréments afin que le nid reste propre, et lorsqu'ils sont assez grands pour faire quelques pas, les petits chiens apprennent à s'éloigner du lieu de couchage pour faire leurs besoins. Le chien est donc un animal naturellement propre, auquel nous appliquons une version « humaine » de la propreté. Si l'on part du principe qu'un chiot ne souille jamais l'endroit où il dort, les choses paraissent déjà beaucoup plus faciles.
Sachez que, dans tous les cas, votre chiot ne sera pas complètement propre avant l'âge de quatre mois environ. Jusqu'à cet âge, il n'a pas la capacité physique de se retenir plus de trois ou quatre heures. Soyez donc compréhensif si vous vous êtes absenté pour une journée de travail et que votre bébé a souillé la maison : il ne pouvait tout simplement pas se retenir. Dans tous les cas, évitez la sanction dans l'apprentissage de la propreté : non seulement votre chiot ne comprendrait pas pourquoi vous vous fâchez alors qu'il exécute un besoin parfaitement naturel, mais en plus, vous risquez de le rendre anxieux, voire coprophage (certains chiens vont jusqu'à manger leurs excréments par peur des remontrances du maître). Le maître-mot à retenir, c'est l'anticipation : votre chiot se réveille de sa sieste ? Sortez-le. Il vient de manger ? Sortez-le. Il vient de partager avec vous une belle partie de jeux ? Sortez-le. Et, chaque fois qu'il s'exécute à l'endroit souhaité, félicitez-le gentiment. Il est à noter que certains chiots ayant vécu dans un lieu d'élevage essentiellement bétonné (cour bétonnée, box...) auront quelques difficultés à se soulager sur des sols différents de ceux auxquels il auront été habitués. Il peut être plus long de leur apprendre à faire leurs besoins sur de l'herbe ou de la terre. Ramasser quelques crottes et les déposer à l'endroit voulu peut être un bon moyen de motiver votre chiot à s'y soulager, puisqu'il y retrouvera sa propre odeur.
Si votre chiot semble résistant à l'apprentissage de la propreté, un outil très utilisé outre-Atlantique mais encore peu répandu en France peut s'avérer d'une aide précieuse : le Vari Kennel, qui est une grande caisse destinée initialement au transport des animaux par voie aérienne. Une cage de présentation comme on en trouve en exposition canine peut aussi faire l'affaire. Installez-la à l'endroit où votre compagnon a l'habitude de coucher, placez-y ses couvertures et ses jouets préférés, et laissez-le s'approprier l'endroit. Il ne tardera pas à l'adopter car elle évoquera pour lui une tanière rassurante. La nuit, ou à l'heure de la sieste, laissez-le s'y installer et fermez la porte. Aussitôt qu'il se réveillera, il aura envie de se soulager mais se retiendra au maximum pour ne pas souiller son lieu de couchage. Vous pourrez alors le sortir dans le jardin ou en promenade pour qu'il fasse ses besoins. Bien sûr, n'oubliez pas que votre chiot ne peut pas se retenir très longtemps : pensez à ouvrir la porte aussitôt votre compagnon réveillé !
En bref, soyez patient, anticipez les besoins de votre chiot, ne le grondez jamais s'il s'oublie (même sur votre beau tapis persan !) et vous verrez que l'apprentissage portera ses fruits. Comme le dit si bien La Fontaine, patience et longueur de temps font plus que force ni que rage...
L'hyperactivité canine n'est pas qu'une mode !
Tous les propriétaires de chiens un peu vifs ont entendu parler un jour ou l'autre du syndrome HSHA (syndrome Hyper-Sensibilité / Hyper-Activité) et ont probablement cru reconnaître leur toutou dans ce tableau clinique. Pourtant, ce terme est souvent employé abusivement. L'hyperactivité est une véritable pathologie chez le chien, et ne peut en aucun cas qualifier un chien nerveux. Tentons d'éclaircir la situation.
Le trouble HSHA trouve son origine dans les premières semaines de la vie du chiot. Alors que celui-ci n'est encore qu'une petite chose fragile, sa mère, et indirectement sa fratrie, ont déjà commencé à l'éduquer. L'un des enseignements les plus importants que la chienne dispense à ses chiots, c'est le contrôle de soi. C'est ce qui en fera des adultes équilibrés et capables de vivre au sein d'un groupe de congénères ou d'une famille humaine. L'un des exemples d'auto-contrôle le plus connu est l'apprentissage de la morsure inhibée : lorsque le chiot joue avec ses frères et sœurs et mord l'un d'entre eux jusqu'à ce que ce dernier couine de douleur, sa mère intervient et fait cesser le jeu jusqu'au retour du calme. Un chiot qui n'aura pas appris la morsure inhibée pourra devenir très dangereux car incapable de contrôler la force de sa mâchoire. Un petit chien séparé de sa mère avant l'âge de deux mois courra le risque de devenir un adulte hyperactif : ce trouble ne s'exprimera pas nécessairement par une absence de contrôle de la morsure, mais plus globalement par un manque d'apprentissage du signal d'arrêt, c'est à dire que l'animal sera bien souvent incapable d'interrompre ses séquences comportementales et donnera l'impression d'un chien « ingérable », qui ne s'arrête jamais.
Le tableau clinique de l'hyperactivité est assez vaste : cette pathologie comportementale peut s'exprimer par une hyper-motricité (chien surexcité en permanence, qui court et saute partout), des phases de repos très courtes, l'incapacité d'intégrer un apprentissage, de la boulimie (chien qui mange sans s'arrêter), une activité orale exacerbée (chien qui mordille ou ingère tout et n'importe quoi, qui est incapable de se laisser caresser sans mordiller les mains), des TOC (absorption excessive d'eau, tournis, etc), et j'en passe. L'hyperactivité se traduit aussi par une incapacité à gérer ses émotions : le chien aboie après tout et n'importe quoi, il peut développer des phobies soudaines, voire même de l'agressivité. Vivre avec un chien HSHA est bien plus difficile que de vivre avec un chien nerveux qui, lui, sera fatigué après une bonne promenade. Essayez donc de fatiguer un chien HSHA : vous pourrez bien faire vingt kilomètres de course à pied qu'il sera encore en pleine forme ! Même fatigué physiquement, le chien hyperactif est incapable de s'apaiser. Vous l'aurez donc compris, dans le cas de l'hyperactivité, mieux vaut prévenir que guérir : la première des choses à faire est de ne jamais séparer un chiot de sa mère avant l'âge de deux mois grand minimum. Dix semaines est l'âge idéal. D'autres cas de figure peuvent cependant favoriser une hyperactivité : une mère fatiguée ou malade, qui n'aura pas la force de s'occuper correctement de ses chiots. Une chienne ayant trop de chiots à gérer. Une chienne trop jeune, qui ne sera pas assez expérimentée pour éduquer ses petits. Certaines races de travail sont aussi prédisposées à l'hyperactivité car elles ont été créées pour être très réactives, et sont parfois à la limite du trouble HSHA : c'est le cas du Malinois, par exemple. Une anxiété non soignée chez un chien adulte peut aussi évoluer en un ensemble de troubles nerveux qui peuvent évoquer l'hyperactivité.
La bonne nouvelle, c'est que l'hyperactivité peut se soigner, totalement ou en partie. Tout dépend du stade atteint, et de la volonté du maître à faire changer les choses, car il faut du temps, beaucoup de temps, pour rendre un chien HSHA « vivable ». L'apprentissage des auto-contrôles doit être enseigné au chien par le biais de jeux contrôlés et d'exercices d'éducation. Dans les cas les plus lourds, ou si le chien présente une dangerosité évidente de par sa taille ou le manque de contrôle de sa morsure, une thérapie médicamenteuse pourra être administrée. Celle-ci n'a pas pour but de « shooter » l'animal, loin de là ! Elle vise au contraire à favoriser l'apprentissage afin que le chien soit capable d'intégrer les exercices d'auto-contrôle.
À nous donc, éducateurs, à vous, propriétaires de chiens, et aux éleveurs de prévenir le trouble HSHA, responsable de beaucoup d'abandons et d'euthanasies, les chiens hyperactifs étant souvent considérés à tort comme « fous ». À nous, éducateurs, en faisant de la prévention par l'information. À vous, propriétaires de chiens, en n'achetant plus de chiots de moins de deux mois. Et aux éleveurs, en sélectionnant des femelles reproductrices équilibrées et en bonne santé pour éviter les problèmes de maternage, à privilégier la qualité à la quantité, et à maintenir les chiots au contact de leur mère, voire de leur père, jusqu'à l'âge légal. À nous tous, nous pouvons parvenir à contrer ce trouble encore trop répandu chez nos chers compagnons canins. On s'y met ?
Adopter un chien adulte... une vraie bonne idée !
L'idée vous trottait dans la tête depuis plusieurs mois, mais vous n'aviez ni les moyens financiers, ni le temps nécessaire pour concrétiser votre envie. Et puis, heureux hasard, vous avez trouvé un nouveau travail mieux payé et surtout, plus proche de la maison, vous épargnant les heures perdues dans les transports et vous offrant le temps libre dont vous rêviez. Votre moitié se sent prête, vous aussi : bientôt, vous ne serez plus deux, mais trois... un chien va entrer dans votre vie !
Mais voilà, un petit problème se pose : quel chien choisir ? Un adulte ou un chiot ? Bien souvent, les futurs propriétaires optent pour un chiot : c'est tellement mignon, c'est pataud, on a le bonheur de le voir grandir, et puis surtout, c'est bien connu, ça s'attache beaucoup plus à vous et ça s'éduque mieux qu'un adulte qui a déjà un passé... Ah, les idées reçues ! Si seulement on pouvait leur tordre le cou une bonne fois pour toutes... Tant de futurs acquéreurs de chiens sont persuadés qu'un chiot est malléable à merci et sera beaucoup plus facile à gérer au quotidien qu'un chien adopté à l'âge adulte ! Et pourtant, les points positifs au fait d'adopter un animal adulte sont légion : pour commencer, pas besoin de lui apprendre la propreté (sauf cas exceptionnel). Un gros avantage, quand je constate combien de maîtres « galèrent » avec cet apprentissage. Autre point important, vous connaissez déjà la taille définitive du chien et vous avez une idée de son caractère. Avec un chiot, vous ne savez pas toujours sur quel type de tempérament vous allez tomber : vous pouvez parfois avoir de mauvaises surprises et vous retrouver avec un chien dont le caractère ne correspondra pas à votre mode de vie.
Le point qui nous intéresse ici, cependant, c'est l'éducation : un chien adulte sera-t-il plus difficile à éduquer qu'un chiot ? Au vu de ma propre expérience d'éducateur canin, je peux affirmer que non. Pour commencer, le chien vit dans le présent : il ne passe pas son temps à se morfondre sur son passé et, si on lui en offre la possibilité, il cherchera à tendre vers l'équilibre. Si vous acquérez un chien adulte équilibré et que vous lui offrez un mode de vie sain et en adéquation avec les besoins de son espèce, il y a tout à parier que votre nouveau compagnon vous comblera de bonheur. D'autre part, à moins que celui-ci ait fait une fixation sur un mauvais comportement (courser les chats, fuguer, voler de la nourriture...), il ne vous sera pas plus difficile de donner une bonne éducation à un chien adulte qu'à un chiot. Il n'est jamais trop tard pour apprendre de nouvelles choses à un chien, que celui-ci soit âgé de deux mois ou de dix ans ! Le chien est une espèce aux capacités d'apprentissage et d'adaptation étonnantes.
Alors, si vous croisez au détour de l'allée d'un refuge le regard implorant d'un gentil toutou... Si vous êtes tenté par une bonne action, et que vous voulez rendre heureux un chien abandonné mais qu'adopter un chien adulte vous fait un peu peur... oubliez les préjugés et foncez ! Offrir le bonheur à un animal qui a souffert vous offrira une satisfaction encore plus grande que si vous l'aviez acheté tout jeune. Parole d'adoptante !
La promenade, c'est sacré !
Hé oui, encore un article sur la promenade ! Ceux qui me connaissent savent que j'y accorde une importance capitale, et que j'y ai consacré plusieurs articles sur ma page Facebook professionnelle. Mieux encore, je recommande parfois la promenade comme thérapie à certains problèmes que présentent nos chers compagnons. Des aboiements intempestifs aux tranchées creusées dans le jardin, de la fugue à la surexcitation permanente, beaucoup de problèmes de comportement sont causés par un manque d'activité de nos toutous. S'ils ont quatre pattes, ce n'est pas pour rester vautrés sur un canapé toute la journée... Quand je me promène dans mon quartier, je suis étonnée du nombre de chiens que j'aperçois derrière des portails et que je ne vois jamais en promenade en extérieur. J'éprouve à chaque fois de la compassion pour eux. Il n'y a rien de plus terrible que de rester dans le même environnement, sans rien voir d'autre que la même pelouse, la même clôture, que de renifler sans cesse les mêmes odeurs... voilà d'ailleurs pourquoi beaucoup de chiens transforment le jardin en champ de mines : ils sont tellement lassés de sentir toujours les mêmes odeurs, qu'ils finissent par aller chercher de nouvelles stimulations sous le sol !
Parlons-en d'ailleurs, des jardins. Pourquoi tant de propriétaires de chiens pensent-ils qu'un jardin suffit à leur compagnon ? Un chien est un mammifère évolué, pas un protozoaire. Il a un cerveau développé et a autant besoin que nous de découvrir sans cesse de nouvelles choses, sans quoi il ressentira un mal-être qui se traduira par des problèmes de comportement : destructions, dépression, léchage compulsif des pattes ou d'une autre partie du corps, TOC, et j'en passe. Tant de problèmes se règlent en accordant à son chien une simple promenade quotidienne, sans compter que cela permet de resserrer les liens entre chien et maître, alors pourquoi s'en priver ? Pas le temps, me direz-vous. Entre le boulot, les enfants, les courses et les tâches ménagères, quand pourrait-on trouver le temps de sortir le chien ? A cette question, j'ai une réponse imparable : comment font les propriétaires de chiens qui vivent en appartement ? Ils n'ont pas le choix. S'ils ne veulent pas que Prince leur laisse un petit cadeau sur le tapis du salon, ils sont obligés de le sortir au moins trois fois par jour. Au moins. Ils ne se posent pas la question, ils mettent leur réveil vingt minutes plus tôt le matin et ils sortent le chien. Je l'ai déjà dit dans un article publié sur Facebook, mais les chiens qui vivent en appartement ont souvent une vie plus stimulante que les autres, car ils ne sont pas relégués au jardin toute la journée et surtout, ils sortent, découvrent de nouveaux lieux et de nouvelles odeurs, rencontrent des copains, bref, mènent une vraie vie de chien.
Enfin, certains propriétaires de chiens ne sortent pas leur compagnon parce qu'ils le trouvent ingérable pendant la promenade : il tire comme un âne sur sa laisse, il ne revient pas au rappel, il est surexcité... C'est souvent le cas des chiens qui ne sortent que le weekend ou quand leur maître a occasionnellement un creux dans son emploi du temps. Ma réponse à cela ? Sortez-le régulièrement, et pas occasionnellement ! Une promenade quotidienne de trente minutes est à la portée de tout le monde, et comme il ne s'agira plus pour votre chien d'un événement exceptionnel, il se montrera beaucoup plus facile à gérer. Si vous en profitez pour lui faire faire deux ou trois exercices d'obéissance et travailler sur la marche en laisse et le rappel, vous verrez rapidement des progrès et la promenade sera de plus en plus agréable pour les deux parties.
Il est même possible que vous y deveniez accro !